A la rencontre de traditions ancestrales

Rencontrer l'autre, l'écouter, apprendre de lui, pour mieux explorer ce que nous pouvons être en tant qu'humain...
La diversité est la règle. La côtoyer est une chance. Et s'y ouvrir est un des plus précieux enseignements de nos existences... 
Nous ne marchons pas seuls sur les chemins de la vie. Mais certains marchent les yeux mi-clos, concentrés sur leurs pas et le labeur d'avancer à l'aveugle... 
Ouvrons les yeux sur l'autre. Tendons l'oreille sur sa parole. Souhaitons-lui amour, joie et paix comme nous le souhaitons pour nous-même...
La courte et circonscrite pensée occidentale a de profondes racines à replanter...

Quelques jours d'un festival du chamanisme pour réunir des hommes et femmes médecine des 5 continents. Quelques jours pour découvrir des pratiques, des traditions, des chants, des danses, des tragédies, des espoirs... et au-delà de la richesse des coutumes, entendre inlassablement le même fond spirituel, le même sentiment d'appartenance, la même connexion. 

"I can not exist just as a 'me' ". Andrew Thunderdog
Je ne peux pas exister en étant simplement un 'moi'... Un 'moi' qui se vit comme isolé de tout ce qui est. Un 'moi' qui se vit comme séparé de son essence même, balancé dans une dichotomie dont il a grand peine à s'extraire... Pourtant tellement de voix nous chantent et parfois même nous crient comment retrouver le chemin...

"[...] Walk with me
Not in front, not behind,
Not above and not under,
Just beside me [...]
I need you, and you need me
I love you, and you love me
Wake up, wake up, wake up
[...]".
Extrait d'un poème écrit par Gabrielle Mowangka Rahman, descendante de 6 groupes aborigènes du nord-ouest australien.

Nous nous initions à des techniques artistiques qui toujours s'envisagent dans une approche spirituelle et prophylactique : enseignements sur l'art visionnaire des tableaux de fils de la tradition Wixarica (Mexique), et utilisation des plantes médicinales pour créer des motifs sur tissus dans la tradition Djugun (Australie). 

Gabrielle Mowangka Rahman teint un tissu en rouge avec de l'écorce de mangrove
Teinture réalisée lors de l'atelier Djugun "Jalk Ramu"

Et ces rendez-vous inopinés qui s'imposent d'eux-mêmes... Quand une délégation Shuar d'Equateur se retrouve en Charente avec une délégation Huni Kuin du Brésil et une délégation Shipibo du Pérou, et qu'elles décident de mettre à profit la dernière mâtinée du festival pour organiser un cercle de discussion. Ces hommes et femmes de tradition amazonienne et ayahuasquera, habituellement séparés par des frontières géopolitiques, saisissent cette opportunité pour échanger pour la première fois. Et parmi les visiteurs, ceux qui comprennent l'espagnol et le portugais sont invités à s'asseoir autour du cercle des délégations pour assister à l'échange. 
Moment fugitif et précieux, où les langues se mélangent et se traduisent, où ils réalisent qu'avec la langue shipibo ils se comprennent tous, et conviennent que leurs combats sont les mêmes : conserver le droit d'éduquer leurs enfants à l'école de la forêt, protéger leurs terres des prédations mercantiles, empêcher le vol de leurs connaissances des plantes ("nous avons travaillé pour accumuler tout ce savoir !"), et finalement sauver leurs vies (une grand-mère de la communauté Shipibo a été assassinée le 19 avril dernier)... 
Et de conclure qu'il leur faut se retrouver chez eux, comme des frères, en forêt, pour discuter sans contraintes de temps et poser des actes concrets pour leur avenir.

Nous leur souhaitons de trouver les moyens de poursuivre ce ralliement pour la vie et le respect élémentaire des groupes humains, et concluons en chanson avec la délégation Huni Kuin :


 Archéanthropement votre !




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